Au regard de la situation sanitaire en Île-de-France, du profil des personnes que nous accompagnons et de notre champs d’action réalisable, nous avons décidé de prolonger la réorganisation de nos actions durant cette crise sanitaire pour la période allant du 11 mai au 1er juin inclus, à savoir :

  • Le protocole d’intervention mis en place depuis le 11 mars dernier restera en vigueur (Protocole d’intervention – Covid19 – 11/03/20) ;
  • L’ensemble de l’équipe salariée poursuivra en télétravail (le local de l’association restera donc fermé) ;
  • La veille sanitaire effectuée par téléphone, pour s’assurer qu’il n’y ai pas de rupture dans le parcours de soins et que les plus précaires puissent avoir accès aux produits alimentaires, de premières nécessité et protections, se poursuivra ;
  • Le lien et le suivi avec les personnes soutenues réalisés par téléphone se poursuivra ;
  • Nos actions de soutiens individuels en extérieur (domicile, hôpital, établissements spécialisés) seront réalisées exclusivement pour apporter une réponse précise à une situation d’urgence, en limitant au maximum les déplacements.

Considérant la situation particulièrement préoccupante des travailleuses et travailleurs du sexe depuis plusieurs semaines, et constatant l’absence de réponse des pouvoirs publics à la hauteur des enjeux, Aides, Sidaction, Arcat, Médecins Du Monde et le Planning familial ont adressé aujourd’hui un courrier au Premier Ministre, au Ministre des solidarités et de la santé et au Ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du Logement. Il décrit la dégradation des conditions de vie et de la santé des personnes, demande la création de mesures interministérielles pour protéger les plus fragiles, et la création rapide d’un Fonds d’urgence pour les travailleuses et travailleurs du sexe, quel que soit leur statut.

Paris, le 29 avril 2020

Monsieur le Premier ministre,
La crise sanitaire résultant de l’épidémie de SARS-CoV-2, que nous traversons, ébranle notre société, notre système de santé et met au défi notre démocratie. Les mesures de confinement et de distanciations sociales, indispensables pour lutter contre l’épidémie, ne sont pas neutres socialement.

Le Défenseur des Droits a ainsi pointé combien cette situation de crise exacerbe les inégalités sociales et touche plus durement les populations les plus fragiles et les plus précaires ; celles qui ne peuvent accéder à la protection sociale, aux droits sociaux ou aux autres dispositifs de solidarité nationale. Les travailleur.se.s du sexe font partie de ces populations particulièrement fragiles et font face, depuis le début de cette crise sanitaire, à des conditions de vie fortement dégradées mettant en danger leur santé. En effet, la mesure de confinement a signifié un arrêt brutal de leur activité entraînant de fait une baisse drastique de leurs revenus.

Les dispositifs de compensation d’urgence ou de droit commun (maintien des prestations sociales, prolongation des titres de séjour, versement d’une aide exceptionnelle de la CAF, prolongation de la trêve hivernale et ouverture de places d’hébergement) ou les réponses plus spécifiquement destinées aux personnes exerçant le travail du sexe (protocole départemental de mise à l’abri des victimes, remise en route des commissions départementales pour l’examen de parcours de sortie de prostitution et information à destination des travailleuses du sexe) ne permettent actuellement pas de limiter ces dommages car la plupart ne peut y accéder, ne répondant pas aux critères exigés.

Cela les condamne, pour les plus précaires, à un basculement dans la grande pauvreté. Un grand nombre d’entre elles et eux ne parviennent ainsi aujourd’hui plus à subvenir à leurs besoins primaires : se nourrir, se loger, se laver, se soigner. Pour leur venir en aide, des associations communautaires et/ou de santé communautaire se sont adaptées pour poursuivre des actions de terrain (maraudes, etc.) et maintenir un accueil physique, qu’elles couplent maintenant à des distributions alimentaires et de produits de première nécessité. Ces actions sont souvent réalisées sur leurs fonds propres, ou grâce à la générosité citoyenne, notamment par le biais de cagnottes solidaires.

Cette grande précarité risque de contraindre certain.e.s travailleu.r.se.s du sexe à reprendre leur activité dans une clandestinité renforcée. Ce risque nous inquiète tout particulièrement, nous associations de santé, puisque qu’il conduira à une plus grande exposition des travailleur.se.s du sexe au SARS-CoV-2, mais également au VIH et aux autres IST.

Si le travail du sexe n’est pas en soi un facteur de risque d’infection au VIH, ni d’exposition aux violences, les conditions d’exercice et les vulnérabilités actuelles des travailleur.se.s du sexe en France le sont. Celles et ceux qui n’ont d’autres choix que de reprendre une activité pour survivre risquent de le faire dans un contexte de vulnérabilités accrues, où elles et ils ne seront que peu en capacité de négocier leurs conditions d’activité. Le droit à la sécurité et le droit à la santé des travailleur.se.s du sexe sont aujourd’hui profondément remis en cause. Il y a nécessité à agir pour éviter le pire.

Associations de santé et de la lutte contre le VIH-sida, notre approche se veut pragmatique. 35 années de lutte contre le VIH-sida nous ont notamment appris qu’une épidémie ne peut se gagner sans mettre au centre de l’action publique la protection des droits. Nous avons appris qu’il était indispensable de donner aux personnes les moyens de prendre en charge leur propre santé (prévention, dépistage, accès aux soins et aux droits), à la fois à un niveau individuel et à un niveau collectif. Nous avons appris qu’une approche de réduction des risques partant des besoins des personnes, de leurs conditions de vie, de leurs capacités était bien plus efficiente qu’une approche répressive qui n’aboutit qu’à un renforcement des stigmatisations, des discriminations, des violences, et in-fine à la prolongation des épidémies.

Nous sommes unanimes sur la nécessité pour le gouvernement de prendre sans délai des mesures interministérielles qui protègent les travailleur.se.s du sexe les plus fragiles :
– mise à l’abri ou maintien dans le logement,
– accès à un soutien financier spécifique pour compenser l’inéligibilité aux aides sociales et mécanismes exceptionnels mis en place.

Demandée par les associations qui fournissent actuellement un appui matériel sur le terrain et accompagnent les personnes les plus éloignées du droit commun, nous appuyons la création rapide d’un fonds qui permettrait d’octroyer aux travailleur.se.s du sexe les plus fragiles une aide d’urgence quel que soit leur statut au regard de l’administration.

Cette aide financière doit s’inscrire au-delà du confinement, tant que la crise sanitaire et les règles induites persistent.

Nous comptons sur votre gouvernement pour s’assurer que personne ne soit laissé de côté dans cette crise sanitaire et sommes prêts à participer à la mise en oeuvre de ce fonds.

Nous nous tenons à votre disposition et vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre sincère considération.

Aurélien Beaucamp Président Aides
Christine Rouzioux Présidente Arcat
Philippe de Botton Président Médecins du Monde
Sarah Durocher Co-Présidente Planning familial
Florence Thune Directrice Sidaction

 

Copies à :
– Monsieur Olivier Véran, Ministre des solidarités et de la santé.
– Monsieur Julien Denormandie, Ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du Logement

Nous vous proposons cette semaine une sélection de spectacles et one man show à découvrir ou redécouvrir :

Spectacles :

One man show :

Habituellement, nous proposons des sorties collectives qui permettent de rompre avec la monotonie du quotidien et, à travers la découverte de nouvelles activités et nouveaux lieux, de sortir de l’isolement et d’investir de nouvelles dynamiques, tout en offrant l’opportunité d’avoir accès à la culture, source supplémentaire d’échanges avec l’extérieur. 

C’est pourquoi, nous vous avons confectionné une petite sélection en ligne à découvrir et écouter sans modération :

https://www.arte.tv/en/arte-concert/
https://www.france.tv/spectacles-et-culture/
https://live.philharmoniedeparis.fr/
https://www.francemusique.fr/concerts

Et, comme nous n’allons pas régulièrement à l’opéra dans notre quotidien, c’est l’opéra qui vient à vous, découvrez Cendrillon, Les Contes d’Hoffmann, Giselle et Les Indes Galantes :

https://www.operadeparis.fr/magazine/cendrillon-replay
https://www.operadeparis.fr/magazine/les-contes-dhoffmann-replay
https://www.operadeparis.fr/magazine/giselle-en-replay
https://www.operadeparis.fr/magazine/les-indes-galantes-replay

« Même si elles ne sont probablement pas en « surrisque » face au Covid-19, les personnes vivant avec les VIH ne vont pas particulièrement bien en cette période. Au quotidien, les associations se battent pour maintenir le lien social et assurer des services de première nécessité. » […]

Retrouvez l’intégralité de l’article : « Malgré le confinement, la lutte contre le sida ne baisse pas les bras » publié dans le magazine Transversal de Sidaction :

Article Transversal

Soliguide rassemble tous les services, initiatives et ressources pour les personnes en difficulté. https://soliguide.fr/
 
Ils ont répertorié les structures de première nécessité encore ouvertes en Ile-de-France et mettent à jour la liste autant que possible.
L’article 16 de la loi d’urgence du 23 mars stipule que le gouvernement est autorisé à prolonger par ordonnance la durée de validité des documents de séjour remis aux étrangers qui expirent entre le 16 mars et 15 mai 2020, dans la limite de six mois.

Les catégories de titres concernées par cette mesure sont :
– les visas de long séjour,
– les titres de séjour,
– les autorisations provisoires de séjour,
– les récépissés de demande de titre de séjour,
– les attestations de demande d’asile.
 
Renouvellement des traitements après expiration de l’ordonnance en pharmacie. L’article 6 de l’arrêté du 14 mars, publié le 16 mars au « Journal officiel » autorise les pharmaciens à renouveler les traitements des patients chroniques après expiration de l’ordonnance.
 
« Eu égard à la situation sanitaire, dans le cadre d’un traitement chronique, à titre exceptionnel, lorsque la durée de validité d’une ordonnance renouvelable est expirée et afin d’éviter toute interruption de traitement préjudiciable à la santé du patient, les pharmacies d’officine peuvent dispenser, dans le cadre de la posologie initialement prévue, un nombre de boîtes par ligne d’ordonnance garantissant la poursuite du traitement jusqu’au 31 mai 2020 […]. »

Cinq centres de santé (cf carte) sont mobilisés sur l’accueil des patients Covid-19, en fonction des ressources médicales disponibles : mise en place de créneaux sans rendez-vous et sur rendez-vous Covid-19 et de téléconsultations.

Offre de service des centres de soins de la Ville de Paris dans la gestion de l’épidémie Covid-19

Consultation de médecine générale sans et sur rendez-vous pour les personnes n’ayant pas de signe infectieux (prise de rendez-vous par doctolib ou secrétariat) le matin et l’après-midi de 14h à 17h30 pour les personnes présentant des signes infectieux (fièvre/sensation de fièvre/ toux/ rhume/ douleur à la gorge). Ces plages horaires pourront être augmentées si nécessaire,

Ouverture les week-ends : fonctionnement, à compter
du 21 mars 2020, les samedis de 10h00 à 17h00),

Offre de téléconsultations : évaluation en première intention des patients symptomatiques, suivi à distance,

Offre de visite « à domicile » priorisée pour le suivi de patients en structures d’hébergement collectives, en fonction des besoins et ressources.

Pour les structures d’hébergement : prise de contact par téléphone avec le responsable de centre pour évaluation de la situation et définition du dispositif de suivi.

Un dispositif de permanences médico-sociales (PMS) renforcé (cf carte), priorisation des consultations de PMS sur les 3 centres médico-sociaux (Belleville, Boursault et Ridder) pour les patients Covid + / suspectés.

Organisation d’un dispositif de rendez-vous et prise en charge des patients symptomatiques sans rendez-vous.

Dispositif Covid-19 des Centres de santé de la Ville de Paris

Précarité alimentaire & confinement – Où trouver un repas dans Paris ? L’association PASTT a recensé dans cette affiche les différentes structures dans Paris pouvant accueillir des personnes en difficultés alimentaires en cette période de confinement pour s’y procurer un repas.